Quand on entre dans Tréogat c’est tout juste si on imagine qu’il y a autre chose que les quelques maisons qui longent la route principale. Or Tréogat recèle de petits trésors qui méritent qu’on s’écarte de la route départementale, qui relie Loctudy à la pointe du Raz.
Tout à l’est, en limite avec Peumerit, se trouve le manoir du Minven depuis lequel « régna », durant deux siècles, et jusqu’à la Révolution, la famille de Boisguehenneuc, et, accolée, l’ancienne métairie.
Surplombant toute la commune, car érigée sur le point le plus haut, une petite église, récem-ment restaurée, dont la recons-truction après les graves dommages causés lors de la guerre de succession du duché de Bretagne (1340-1365), date du début du XVe siècle.
Il y a aussi, au sud de l’église, la fontaine St Boscat (saint fondateur de la paroisse), celle de Typoul, à la sortie du bourg et on peut en revoir une aussi, depuis qu’elle a été dégagée de sa gangue de ronces, située dans la zone de palud derrière Kerbinigou et baptisée Feuntenigou. A Penhors a été érigée une stèle cannelée datant de l’âge du fer, à Kerguenol et devant l’église paroissiale, deux calvaires du XVe siècle, et, installé au milieu du jardin public qui longe la départementale, un du XVIe. A Kerguénol, c’est une croix du Haut Moyen Age qui a pu être préservée.
La petite commune a en outre le « privilège » d’avoir pu conserver, parce qu’ils sont quasi indestructibles, des vestiges de la présence de l’occupant durant la dernière guerre ; il s’agit de quatre grands blockaus, bien visibles de la route, construits sur le lieu-dit Keryéré, destinés à abriter des canons de taille imposante.
Poursuivant la route vers l’ouest, c’est-à-dire vers la mer, on traverse des bocages avant d’arriver à une zone de palud. Cernée par les étangs de Trunvel et de Kergalan, elle s’étend sur environ l km depuis la plage, est et a toujours été, un endroit particulier. Particulier en raison des conditions de vie qui y ont toujours régnées plus rudes qu’ailleurs. Cette singularité a été renforcée en 1985 avec l’acquisition de cet espace par le Conservatoire du littoral qui en a fait un endroit préservé où toute nouvelle construction est prohibée.
Cette zone de palud longeant la mer était protégée jusqu’avant la seconde guerre mondiale par un imposant cordon de galets, l’ero vilî, qui, outrageusement exploité, d’abord par l’occupant puis par les bretons eux-mêmes, se retrouve réduit à la portion congrue.
Les assauts de la mer ne trouvant plus d’obstacles celle-ci envahit peu à peu mais inexorablement les terrains avoisinants et bientôt ne fera plus qu’un avec les étangs.
Tout cela c’est Tréogat et mérite un petit détour.